Enlèvement de Mia, 8 ans : un 4ème suspect interpellé, la mère voulait partir à l'étranger

On en sait plus sur l'enlèvement de la petite Mia, 8 ans, mardi dans les Vosges aux Poulières.

Le jour des faits, à 10h24, un témoin a vu à proximité du lieu de l'enlèvement un véhicule Volkswagen à proximité d'un véhicule Citroën de type C15 dont il relevait l'immatriculation puis un 3ème véhicule de marque Mercedes immatriculé en Belgique les a rejoint.

Ce témoin a remarqué des mouvements qui attiraient son attention puisque plusieurs hommes et une femme passaient d'un véhicule à un autre. Un second témoin avait également vu entre 12h15 et 12h30 ces dits véhicules. Ces éléments ont permis de remonter la piste des hommes suspectés d'avoir aidé la mère pour enlever l'enfant.

Trois hommes proches de la mouvance survivaliste ont été interpellés dans la nuit de mercredi à jeudi en Ile-de-France : à Paris, en Seine-et-Marne, aux Lilas (Seine-Saint-Denis).

Un quatrième individu a été interpellé jeudi en Meurthe-et-Moselle.

Selon les premières auditions, Lola Montemaggi, la mère de la fillette, les a sollicités via internet pour récupérer sa fille dont elle s'estimait injustement séparée dans le but de partir à l'étranger.

La mère est à l'origine du projet d'enlèvement ont expliqué les suspects aux enquêteurs.

Depuis janvier, la mère âgée de 28 ans était privée de son droit de garde et la petite fille logeait chez sa grand-mère maternelle, désignée tiers de confiance par la justice.

Le script d’un discours à tenir devant la grand-mère de Mia pour se faire passer pour un éducateur de la Protection judiciaire de la jeunesse a été découvert chez le premier suspect, âgé de 58 ans.

Chez un autre suspect de 23 ans, des éléments susceptibles d’entrer dans la composition d’explosifs ont été découverts.

Si un des suspects n'a pas souhaité s'exprimer, les trois autres ont revendiqué une action qualifiée "d’extraction et d’exfiltration".

Surveillés, pour certains, par la DGSI et le Parquet national antiterroriste, ces quatre hommes n'ont cependant "aucun antécédent judiciaire" a précisé le procureur de la République.

Trois des gardés à vue ont estimé avoir sauvé l'enfant dont la mère avait perdu la garde et qu'elle voulait récupérer. Le quinquagénaire interpellé à Paris se présente comme une personne dissidente et un "résistant à la barbarie de ce système".

En garde à vue, il s'est dit "fier" et affirme avoir agi "à la Arsène Lupin". Il affirme également avoir agi dans le but de “sauver la vie de l’enfant”. Mais il n'a pas exclu devant les enquêteurs avoir pu être "manipulé".

Lola Montemaggi, la mère de Mia, était engagée au sein du mouvement des Gilets jaunes, nous apprend Vosges-Matin.

Dans une vidéo publiée sur Facebook le 5 février 2019 intitulée, "Message d’un Gilet Jaune", elle déclarait : "Moi j’en ai marre, il faut vraiment que cela aboutisse, notre combat, la seule solution c’est bien la grève générale […] mais pacifiquement sans violence, il n’y a que la grève générale et illimitée parce que ce gouvernement il ne comprend pas".

L'opération a été préparée "conjointement de façon minutieuse et précise" a souligné le procureur lors de sa conférence de presse.

Les quatre personnes en garde à vue, âgés de 23 à 60 ans, ne présentaient pas d'antécédents judiciaires.

La mère et l'enfant n'ont pas encore été retrouvées. Des diffusions internationales ont été réalisées pour faciliter leur localisation et leur appréhension.

Toute personne ayant des informations sur ce rapt est invitée à appeler le 0 800 36 32 68.