Patrick Henry doit sa libération à Martine Veys qui va lui prêter un appartement

Détenu depuis 40 ans pour le meurtre atroce d'un enfant et atteint d'un cancer, Patrick Henri a obtenu vendredi une suspension de peine pour raisons médicales. Il retrouvera la liberté dans quelques jours.
Il doit sa libération en partie grâce à Martine Veys, une amie qui va lui prêter un appartement à Lille. Elle va également l'aider financièrement pour subvenir à ses besoins
Cette femme, qui vit à la frontière belge, l'avait déjà hébergé lors de sa première libération conditionnelle en 2001. Cette visiteuse de prison le soutient depuis 25 ans.
L'accompagnement de cette amie et de son mari, rencontrés lorsqu'il était en prison à Caen, a pesé dans la décision de justice qui a estimé que "la motivation financière, qui a toujours guidé ses passages à l'acte, semble pouvoir être écartée". Sa "sortie sera ainsi entièrement prise en charge par ce couple d'amis".
Martine Veys explique avoir "proposé un hébergement et une aide financière pour subvenir à ses besoins". L'ancien détenu est "dévoré par la maladie", a-t-elle ajouté. "Aujourd'hui il veut le silence autour de lui, se soigner le mieux possible, c'est ce qu'il m'a dit."
Patrick Henry avait été condamné en 1977 à la prison à vie pour le meurtre par strangulation du jeune Philippe Bertrand, âgé de 7 ans.
En prison, il fait du sport, lit Flaubert, va à la messe quotidiennement et suit une psychothérapie entre 2004 et 2010. Certains experts ont écarté ces dernières années toute dangerosité chez lui et évoqué l'existence d'un remords, quoique "tempéré". Mais d'autres ont avancé un risque possible de récidive. C'est quelqu'un de "maladivement" pudique, le défend à nouveau sa grande amie Martine Veys. Elle admet juste qu'il "n'a pas la faculté d'attendrir".