Abusée sexuellement, elle croise toujours l'auteur
L'actualité des faits-divers
21/10/2009

Abusée sexuellement, elle croise toujours l'auteur


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Condamné à un an de prison ferme pour agression sexuelle, l'homme est toujours libre et vit dans les Côtes-d'Armor, comme sa victime. Une angoisse permanente pour l'ado et sa mère. Cette dernière témoigne.

« Un jour, ma fille, qui avait 10 ans à l'époque, m'a avoué que mon compagnon venait la voir le soir dans sa chambre pour lui faire des attouchements sexuels. Ça faisait un an que j'étais avec lui et quatre mois que l'on vivait ensemble, du côté de Nantes, où je l'avais suivi pour son travail. J'ai emmené ma gamine le lendemain à l'hôpital. On m'a dit que la parole de l'enfant n'était pas à mettre en doute. J'ai donc fait un signalement à la gendarmerie. Il a été placé en garde à vue avant d'être mis en détention provisoire pendant deux mois.

Pendant son incarcération, les langues se sont déliées dans sa famille. J'ai appris qu'il avait déjà agressé sexuellement sa soeur et sa nièce. Il y avait donc trois victimes, toutes mineures de moins de 15 ans. On a attendu trois ans avant que ça passe en jugement au tribunal correctionnel de Nantes, en juin 2008. C'est très long. Il a été condamné à trois ans de prison avec sursis avec l'interdiction d'entrer en relation avec ses victimes et de se présenter à leur domicile.

Il a fait appel, car il a toujours nié en bloc. À la cour d'appel de Rennes, dont l'arrêt a été rendu le 7 octobre dernier, il a été plus lourdement sanctionné. Il a pris trois ans d'emprisonnement dont deux assortis d'un sursis et il a été inscrit au fichier des délinquants sexuels. Mais il n'y a pas eu de mandat de dépôt. Il est donc toujours libre. Il n'y a pas eu non plus d'interdiction de séjour, alors que deux des trois victimes habitent dans les Côtes-d'Armor. Or, lorsqu'il était en préventive, ma fille et moi, nous sommes revenues nous installer à Guingamp. Depuis, lui aussi est retourné dans le coin.

Après le jugement, on était soulagé car on pensait qu'il allait partir rapidement en prison. Mais, aujourd'hui, je continue de le croiser régulièrement en ville. Quand on va faire des courses avec ma fille, on regarde toujours s'il n'y a pas sa voiture avant de se garer. On en devient parano et on vit continuellement dans le stress. J'ai appelé la chambre d'application des peines à Rennes et le parquet de Guingamp pour savoir quand il serait incarcéré. On m'a répondu qu'il fallait plusieurs jours avant que le délibéré de la cour d'appel apparaisse dans les fichiers. Et qu'ensuite, il fallait trouver une place en prison.

Et puis, de toute façon, la peur reviendra quand il aura purgé sa peine. À ce moment-là, ça sera à nous de partir d'ici pour avoir la paix ? Ce n'est pas normal. Dans ce genre d'affaire, ce sont les victimes qui sont punies. Lui, il est tranquille, il se promène. Pour moi, la solution radicale, c'est l'interdiction de séjour à vie. Et qu'elle suive l'agresseur. Si, un jour, on a envie de déménager dans le Var ou ailleurs, il faut qu'il soit interdit de séjourner dans ce département. »



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